Le Japon débourse 500.000 euros pour les 14 secondes du 3-2 de Chadli: "Ce but a eu un gros impact sur le pays"
La télévision nationale fait un documentaire de deux heures pour décrire les 14 secondes fatales. Son budget: 500.000 euros.
- Publié le 09-09-2018 à 15h05
- Mis à jour le 09-09-2018 à 16h03
Le Japon n'a toujours pas digéré la fin de match contre la Belgique en huitième de finale de la Coupe du Monde. La télévision nationale fait un documentaire de deux heures pour décrire les 14 secondes fatales. Son budget: 500.000 euros. Deux équipes télévisées accompagnent les Belges en Écosse pour une partie des enregistrements.
Rappel des faits, qui datent des huitièmes de finale du 2 juillet. Après avoir mené 0-2 contre la Belgique, le Japon se fait rattraper au score. À 2-2, Honda s'apprête à donner un corner dans les arrêts de jeu. On joue depuis 93 minutes et 29 secondes. Courtois cueille le ballon, lance De Bruyne, qui traverse le terrain, sert Meunier, qui trouve Lukaku. Romelu laisse le ballon pour Chadli, qui trompe Kawashima. Après 93 minutes et 43 secondes, la Belgique explose, le Japon s'écroule.
"Ce but a eu un gros impact sur le pays", dit le Limbourgeois Rob Van Nylen, CEO d'une firme japonaise, qui travaille aussi pour des chaînes de télévision. "Comment est-ce possible qu'un joueur expérimenté comme Honda n'ait pas gagné du temps en gelant le ballon au poteau de corner avec un coéquipier? Et comment est-ce que les Belges ont pu mener ce contre à la perfection? Cela interpelle tellement les Japonais, que tout est mis en oeuvre pour interviewer les joueurs concernés."
En ce moment, deux équipes de trois Japonais sont à Glasgow. "On a parlé à Martinez, il a été grandiose. Les directeurs du programme sont aux anges. Et cet après-midi, on a une exclu avec Courtois, Meunier, Lukaku et Chadli. Génial. Uné équipe s'est déplacée à Manchester City pour De Bruyne, mais City a refusé qu'il parle parce qu'il est blessé. On va bientôt faire une seconde tentative, il nous faut De Bruyne. On a aussi eu des consultants comme Sonck et De Vlieger, que le Japon connaît du Mondial 2002. Et on fait tout pour avoir Scifo, un monument au Japon."
Côté japonais, tous les joueurs japonais reçoivent aussi la parole. Van Nylen: "Ils plaident coupable. Un Japonais est de nature quelqu'un de négatif, qui se remet en question après une erreur. Honda n'est pas le seul fautif. Quatre joueurs japonais se trouvaient derrière Courtois au moment de sa relance."
Tout est mis en oeuvre pour que la qualité de l'émission soit de très haut niveau. "Ils ont loué une salle de réception dans l'hôtel des Diables. Voilà trois heures qu'ils préparent la salle au niveau du son, de la lumière, de l'arrière-plan. J'habite depuis 25 ans au Japon, je sais comment ils sont. Mais les efforts qu'ils fournissent pour ce reportage, c'est du jamais vu. Le foot est de plus en plus important, au Japon. L'arrivée d'Iniesta en est un exemple."
Malgré la défaite du Japon, le match a soulevé un immense intérêt pour la Belgique. Van Nylen: "Le Japon sait tout sur votre football. Mais il y a aussi eu beaucoup de pubs pour les bières belges, les frites, le chocolat, la musique. Tous les quarts d'heure, on parlait de la Belgique à la télé. La promotion a été énorme. Depuis la Coupe du Monde 2002, les relations avec la Belgique sont étroites."
La date de la retransmission de l'émission a été reportée. "On avait prévu le 23 septrembre, mais les tremblements de terre en ont décidé autrement. Le Japon a souffert, ces derniers temps. Le dernier séisme avait une magnitude de 6.6. Ils ont aussi eu deux typhons meurtriers. Le dernier a touché plusieurs grandes villes, dont Tokyo. Et Hiroshima a été atteint par une énorme inondation. En 2016, Kumamoto, où logeaient les Diables en 2002, a gravement été secoué. Il y avait 50 morts et plus de 2.000 blessés suite à ce séisme."